Label:House Of Ygra
Viet Nam
Leader de la scène Black Metal, Vong à traduire par Mort en français, nous livre son deuxième méfait après un premier album paru en 2022, le multi-instrumentiste d’Hanoï remet le couvert avec Phan Hàm beaucoup plus abouti que son prédécesseur. Indigo Tongue, maître à penser de Vong, puise son inspiration dans l'histoire, la culture et la mythologie de son pays en délivrant un Black puissant s'inspirant largement de la seconde vague norvégienne tout en conservant une identité unique dans un savant mélange de folklore dans les riffs assassins qui foisonnent tout au long de cet opus.
C'est aussi et surtout dans l’exécution et la crédibilité du propos tant musical que vocal que cet album s'extirpe de la masse d'un genre parfois en proie à la redite, tant il suinte la sincérité comme l'angoisse d'un futur incertain. Le black metal de Vong est froid, sans compromis mais transporte l'auditeur dans un univers singulier que son géniteur est parvenu à engendrer. Les titres s’enchaînent sans jamais lasser alternant entre mid tempos et blasts furieux comme autant de d'hymnes à la mort. Indigo Tongue éructe sa haine avec une véracité peu commune si bien qu'il parvient à créer ce sentiments de malaise propre au grands albums de cette mouvance musicale.
Dans un pays comptant quatre milles ans d'histoire et qui a connu la tyrannie, l'esclavage et la guerre, Vong est un mal nécessaire pour dénoncer les aberrations de ses ancêtres.
Amateurs de black violent haineux et sans concession Phan Hàm est une pépite du genre. Vong, retenez bien ce nom, risque bien bien de faire parler de lui dans les années qui viennent, on vous aura prévenu.
Un monstre est né dans la baie d’Hanoï là où comme le savez, commence l'apocalypse.
