Qui est le soldat nommé Sir Adrian Carton de Wiart ? Qui est cet homme immortel aux 1000 et 1 vie dont parle la chanson « The Unkillable Soldier » venant de l’album « The War to End All Wars » de Sabaton ?
Adrian Carton de Wiart naît le 5 mai 1880 à Bruxelles, il est le fils d’un avocat en droit international. Durant sa carrière militaire, il servira en temps que lieutenant général britannique, d'ascendance belge et irlandaise. Durant sa carrière, il aura combattu pour la Guerre des Boers, la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale. Ce fils d’avocat quittera l’école et partira à la guerre dans l’armée britannique sans rien dire à son paternel. Malgré une longue série d’infortunes et de blessures, il sera toujours partant pour retourner au front.
L'historien militaire Max Hastings le décrira comme «un aventurier excentrique qui a remis un peu de couleur dans la noirceur de la guerre».
Ayant intégré les rangs du Royal Irish Dragon Guards, l’homme arrive en Afrique du Sud. Les combats font rage et 75 000 personnes sont tuées.
Carton de Wiart n’échappe pas aux balles : une dans l’aine et une dans l’estomac. Il est rapatrié en Angleterre mais à peine remis, repart pour la guerre. « J’ai tout de suite su que j’étais né pour ça », écrira-t-il.
Lors de l’été 1914, De Wiart se trouve au Somaliland lorsqu’il apprend que la Première Guerre mondiale est déclarée, il enrage de ne pas pouvoir y aller malgré le conflit auquel il participe actuellement.
Durant les combats, il fut blessé à l'oreille et une première fois au visage mais ces blessures, aussi grave soient elles, ne l'empêchèrent pas de poursuivre la bataille. Après avoir été recousu, une autre balle ricocha sur son œil déjà invalide, le mettant cette fois hors combat. Renvoyé de force chez lui, il réussit cependant à convaincre un infirmier de l'envoyer en France.
De Wiart est enfin au cœur de la guerre dans les tranchées. Le belge à l’œil bandé participe ainsi à la bataille de la Somme et ses 1,2 millions de morts, blessé set disparus. De Wiart put arpenter les tranchées où il pourrait voir qui, des balles allemandes ou de sa peau, serait le plus fort.
Il s’élancera muni seulement d’un bâton, dans un champs d’obus où une balle l’atteint en pleine tête traversant son crâne mais ne le tuant pas. Secouru par son dévoué 2nd Holmes, il fut emmené sur la table du chirurgien.
Trois semaines plus tard, il retourne au front et collectionne à nouveau les blessures : à la hanche à Passchendaele, à la jambe à Cambrai, à l’oreille à Arras. Entre-temps, il va perdre sa main gauche après s’être lui même arraché le reste de ses doigts avec les dents suite au refus des médecins de le soigner, sans compter qu’il fut régulièrement touché par des éclats de shrapnel.
En 1916, il reçut la croix de Victoria et fut nommé major en 1917. En 1918, c’est truffé de plomb qu’il est décoré de la plus haute distinction britannique.
Il sera ensuite envoyé en Pologne pour la mission britannique et s'occupa de réaliser quelques tâches diplomatiques et militaires. Durant ces quelques années, De Wiart se contentera également d’être capturé par des soldats lituaniens, et de repousser l’attaque de son train par un détachement de cavaleries soviétiques avec seulement un revolver.
Il quittera l'armée en 1923 et passera les 15 années suivantes dans une propriété en Pologne.
En septembre 1939, Hitler envahit la Pologne. Adrian n’hésite pas une seule seconde et repart se faire trouer la peau ! Il traverse l’Europe pour reprendre du service. En 1940, on lui confie l’objectif de reprendre Namsos en Norvège. Malgré l’hécatombe de cette expédition, les troupes alliées étant décimées parles tirs d'artillerie et harcelées par les troupes à ski puis encerclées par l'infanterie, le jour de ses 60 ans, Adrian atteint l’Angleterre avec ses hommes !
W.Churchill, comprend qu’il peut compter sur ce soldat à la peau dure. Durant le mois d’avril 1941, il sera envoyé au Caire. Sur la route, les Italiens touchent son appareil qui s’écrasera dans la Méditerranée… Et encore une fois, Adrian survit en regagnant la côte à la nage. Il dira par la suite : « Franchement, j’ai adoré la guerre. »
Il mènera différentes missions diplomatiques en Chine. Un soir, il fut invité à la table de Mao et n'eut aucun scrupule à interrompre ses hôtes qui rendaient hommage au parti communiste. Il échappera à un nouveau crash d’avion en Chine avant de prendre sa retraite.
Le 5 juin 1963, il décède couché dans son lit dans le paisible comté de Cork en Irlande. La mort parviendra enfin à débusquer ce vieux monsieur après 83 ans de nombreuses tentatives.
